"Le désarroi est tel que beaucoup de questions se posent et qu'il n'y a personne pour y répondre", a regretté la ministre, reconnaissant "qu'on a très mal fait pour d'autres (...) Pour les enfants Roussel par exemple cela n'avait pas été fait tout de suite". Les époux Roussel avaient été tués à la mi-mai près de Rouen par un détenu en permission."

DOUBLE MEURTRE
Hommage aux victimes

à Julien Roussel (leur fils et un copain)
à Stéphanie Roussel (leur fille)

 

Julien,

Tous ceux de Rouen te connaissaient, tous ceux qui savaient vivre t'avaient croisé à une soirée, moi c'était depuis Join Lambert que je te connaissais, croisé ensuite au Bidule, en soirée... C'est avec un grande douleur que j'ai appris le décès affreux de tes parents. Sois assuré de mon amitié fidèle...

David Derisbourg
rockfr@free.fr

 

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Liste des articles de cette page : (aucun réel classement)

Yahoo
03/12/2001


Reconstitution du meurtre des époux Roussel mercredi

Yahoo
10/12/2001


Le meurtrier présumé des époux Roussel le 26 décembre devant le tribunal correctionnel


Paris Normandie
06/12/2001

cario.fr
08/12/2001


L'auteur présumé du meurtre des époux Roussel en correctionnelle pour sa cavale

LCI
29/05/2001


Quelque 2.000 personnes ont rendu hommage dimanche dernier aux victimes du double meurtre de Saint-Jacques-sur-Darnétal, près de Rouen, lors d'une marche silencieuse du centre du village jusqu'au lieu du crime
(photo ci dessus)


infos-dieppoises.fr
15/06/2001

Il pratique la médecine légale Jean-Georges Anagnostides au coeur des enquêtes policières
bretagne-online.com/telegram


DOUBLE MEURTRE . Hommage aux victimes .


 

Ouverture du procés

 

Yahoo
07/12/2003


La cavale meurtrière d'Alfred Petit devant les assises de Seine-Maritime

Paris-Normandie
06/12/2003


Procès d'une cavale meurtrière

Yahoo
07/12/2003


La récidive en question dans un procès d'assises à Rouen

Yahoo
8/12/2003


L'errance sanglante d'Alfred Petit devant les assises de Seine-Maritime

Paris-Normandie
08/12/2003

Yahoo
08/12/2003


Accusé de double meurtre, Alfred Petit choisit le mutisme

Paris-Normandie
9/12/2003

Le père d'Alfred Petit crie au complot

Yahoo
9/12/2003


Alfred Petit se mure dans le silence devant les assises de Seine-Maritime

Paris-Normandie
10/12/2003

La thèse de la vengeance

Paris-Normandie
11/12/2003


Le mur de silence d'Alfred Petit
Le puzzle de la mort des époux Roussel est lentement reconstitué devant les assises


Paris-Normandie
12/12/2003

Mystère sur les crimes barbares


Yahoo
12/12/2003

Assises de la Seine-Maritime: le mystère plane toujours sur les crimes imputés à Alfred Petit

Yahoo
12/12/2003

Affaire des époux Roussel: le père d'Alfred Petit mis en difficulté


Yahoo
12/12/2003

Les parties civiles demandent le renvoi du procès d'Alfred Petit


Paris-Normandie
13/12/2003

Il reconnaît la démarche du père Petit


Yahoo
13/12/2003

Rouen: le procès d'Alfred Petit pourrait être renvoyé


Yahoo
13/12/2003

Assises de Seine-Maritime: demande réitérée de renvoi du procès d'Alfred Petit


Yahoo
13/12/2003

Renvoi à Rouen du procès d'Alfred Petit
Paris-Normandie
16/12/2003


La justice sur les traces du père Petit

Yahoo
15/01/2004
Seine-Maritime: suicide du père d'Alfred Petit
Yahoo
15/01/2004
Meurtre des époux Roussel: une lettre de Petit clamant son innocence

 

 

Reconstitution du meurtre des époux Roussel mercredi

Yahoo - lundi 3 décembre 2001, 15h46

ROUEN (AP) -- Une reconstitution du double meurtre des époux Roussel, tués par balles en mai dernier près de Rouen (Seine-Maritime), aura lieu mercredi en présence d'Alfred Petit, l'assassin présumé qui était à l'époque des faits en cavale, a-t-on appris lundi de sources judiciaires.
Les faits s'étaient déroulés dans la nuit du 17 au 18 mai dernier à Saint-Jacques-sur-Darnetal, près de Rouen. Alfred Petit, 35 ans, en cavale après une permission de sortie de cinq jours accordée par le juge d'application des peines et qui n'avait pas réintégré sa cellule de la prison du Val-de-Reuil, s'était caché dans une grange appartenant aux époux Roussel.

C'est dans cette grange où le couple abritait ses chevaux que l'on retrouvera le corps calciné de Jean-Jacques Roussel, 53 ans, cadre supérieur, tué de plusieurs balles de fusil de chasse. Le corps de Danielle, son épouse, 53 ans, sera retrouvé horriblement mutilé après que son agresseur l'eut jeté à la Seine.

Alfred Petit, qui purgeait deux peines de dix et quinze ans de réclusion pour une fusillade ayant blessé un policier à Rouen et une évasion avec prise d'otages à Caen, errait dans la campagne normande depuis plus d'un mois lorsqu'il s'est arrêté dans la grange des époux Roussel.

Il sera interpellé dans un champ à Boos près du domicile de ses parents alors qu'il venait d'être aperçu au volant de la voiture de ses victimes. Mis en examen pour double meurtre et tentative de meurtre sur deux gendarmes lors de sa cavale, il refuse depuis de répondre à la justice.

 

Le meurtrier présumé des époux Roussel le 26 décembre devant le tribunal correctionnel

Yahoo - lundi 10 décembre 2001, 13h19

EVREUX (AP) -- Alfred Petit, auteur présumé du double meurtre des époux Roussel tués par balles en mai dernier près de Rouen (Seine-Maritime), comparaîtra le 26 décembre prochain devant le tribunal correctionnel d'Evreux (Eure) pour non-réintégration de sa cellule au moment des faits, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Alfred Petit, 35 ans, qui purgeait à la prison de Val-de-Reuil (Eure) deux peines de dix et quinze ans de réclusion pour une fusillade ayant blessé un policier à Rouen et une évasion avec prise d'otages à Caen (Calvados), n'avait pas regagné sa cellule au terme d'une permission accordée à Pâques.

Cette libération conditionnelle de cinq jours non respectée lui avait été accordée par le juge d'application des peines qui avait, à l'époque, décrit le personnage comme un homme normal mais manipulateur. Dans cette affaire, il a été mis en examen pour évasion et encourt trois ans de prison.

Au cours de sa cavale, Alfred Petit aurait, dans la nuit du 17 au 18 mai à Saint-Jacques-sur-Darnetal, près de Rouen, tué par balles Jean-Jacques Roussel, 53 ans, cadre superieur dont le corps sera retrouvé calciné, et son épouse Danielle, 53 ans, qui sera retrouvée horriblement mutilée après que son agresseur l'eut jetée à la Seine.

Alfred Petit sera interpellé dans un champ à Boos alors qu'il venait d'être aperçu au volant de la voiture du couple. Il ira même jusqu'à braquer deux gendarmes.

Mis en examen pour double meurtre et tentative de meurtre sur deux gendarmes lors de sa cavale, il refuse depuis de répondre à la justice et devrait comparaître devant la cour d'assises de Seine-Maritime à la fin de l'année 2002, où il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

 


La pénible reconstitution du meurtre des époux Roussel

Paris Normandie - Jeudi 06 Décembre 2001


La reconstitution hier du double meurtre de Saint-Jacques-sur-Darnétal, fournira-t-elle les réponses qu'Alfred Petit se refuse à donner ?

Alfred Petit est arrivé peu avant 16 heures, dans un fourgon aux vitres opaques. Le véhicule s'est arrêté le long de la petite route départementale, près de la grange à moitié calcinée où le jeune homme de 35 ans est soupçonné d'avoir tué Jean-Jacques Roussel et son épouse Danièle, en mai dernier. La reconstitution du double meurtre de Saint-Jacques-sur-Darnétal a duré près de quatre heures hier.
Extrait de sa cellule en début d'après-midi, le meurtrier présumé des époux Roussel était placé sous bonne garde. Des barrages de police tenaient les rares curieux et les journalistes à distance, à plus de 400 mètres de la grangeet des bois qui l'entourent.
Vers 16 h 15, l'avocat d'Alfred Petit, Me Philippe Lescène, est arrivé à son tour, afin d'assister son client pendant toute la durée de la reconstitution.

Le silence d'Alfred Petit

Le juge d'instruction savait qu'il ne pouvait pas compter sur une franche coopération du meurtrier présumé. Il espérait toutefois que ce transport de justice permettrait de lever quelques zones d'ombre. Depuis son arrestation et sa mise en examen, Alfred Petit refuse de répondre aux questions du magistrat. A-t-il été plus bavard hier sur les lieux du crime, six mois après le drame ?
Le soir de sa mort, Jean-Jacques Roussel était parti soigner son cheval dans la grange qu'il avait transformée en écurie, près de sa belle propriété de Saint-Jacques-sur-Darnétal. Le cadre de Bouygues-Offshore, âgé de 53 ans, a-t-il surpris son meurtrier dans la grange ? Depuis un mois, Alfred Petit se cachait dans les villages des environs. Il était en cavale après avoir bénéficié d'une permission de sortie pour le week-end de Pâques. Il lui restait encore trois ans de prison à purger.
Le jeune homme avait été condamné à deux peines de dix et quinze ans de réclusion pour une fusillade ayant blessé un policier et pour une tentative d'évasion avec prise d'otages. Le même soir, vers 21 heures, Danièle Roussel appelle une amie. Elle commence à s'inquiéter car son mari n'est pas encore rentré à la maison. La secrétaire de l'université de Rouen aurait-elle décidé de se rendre à son tour à la grange pour prendre des nouvelles de son époux ?
Le lendemain matin vers 6 h, la grange prend feu. Jean-Jacques Roussel est retrouvé mort, tué par balle. Quelques jours plus tard, le corps de Danièle Roussel est découvert dans la Seine, atrocement mutilé. De forts soupçons pèsent sur Alfred Petit. Des analyses ADN ont prouvé que le sang retrouvé sur son pantalon était bien celui de Danièle Roussel.

Une deuxième reconstitution à Boos
Hier soir, la reconstitution se poursuivait près de l'église de Boos, là où deux gendarmes étaient tombés nez à nez avec Alfred Petit, surpris au volant de la Fiat Uno des époux Roussel. Le jeune homme avait braqué les deux militaires, avant d'être désarmé et de prendre la fuite à pied. Le juge d'instruction avait fait amener la voiture sur la petite place devant l'école de musique.
A 20 h 30, les deux gendarmes se préparaient à rejouer la scène de mai dernier. Seule inconnue, mais de taille : quelle attitude Alfred Petit allait-il adopter cette fois-ci, face aux militaires qui se souviennent très bien de son visage ?

Luc Chaillot

 

L'auteur présumé du meurtre des époux Roussel en correctionnelle pour sa cavale

cario.fr - vendredi 07 décembre - 17h20


EVREUX, 7 déc (AFP) - Le meurtrier présumé des époux Roussel, Alfred Petit, 35 ans, comparaîtra le 26 décembre devant le tribunal correctionnel d'Evreux pour ne pas avoir regagné sa cellule du centre de détention de Val-de-Reuil à l'issue d'une permission de sortie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.Le prévenu devrait ensuite être renvoyé, avant la fin de l'année 2002, devant la cour d'assises de la Seine-Maritime pour le double meurtre qu'il est soupçonné avoir commis pendant sa cavale, en mai dernier, à Saint Jacques de Darnétal, près de Rouen, a-t-on appris de même source.
Les époux Roussel, âgés tous deux de 53 ans, ont été tués par balles avec un fusil de chasse. Le corps de Jean-Jacques a été retrouvé le 18 mai carbonisé dans une grange proche du domicile familial tandis que celui de son épouse Danielle a été repêché 4 jours plus tard dans la Seine, décapité et les membres sectionnés.
Alfred Petit, détenu qui n'avait pas regagné sa cellule du centre de détention de Val-de-Reuil (Eure) à l'occasion d'une troisième permission de sortie, devait être confondu par des analyses ADN montrant notamment que le sang retrouvé sur ses vêtements lors de son interpellation était celui de Danièle Roussel.
Lors d'une reconstitution des faits, mercredi, qui a duré plus de 7 heures, M. Petit a maintenu son système de défense se bornant "à dire qu'il n'avait rien à dire", selon son avocat Me Philippe Lescène.Depuis son interpellation, le meurtrier présumé a toujours refusé de répondre aux questions des enquêteurs puis à celles du juge d'instruction Alain Gallaire en charge de l'affaire.
Il avait été condamné à deux reprises en 1987 et en 1992 à 15 et 10 ans de réclusion criminelle pour fusillade en direction d'un policier puis pour tentative d'évasion.

Copyright AFP

 


Quelque 2.000 personnes ont rendu hommage dimanche dernier aux victimes du double meurtre de Saint-Jacques-sur-Darnétal, près de Rouen, lors d'une marche silencieuse du centre du village jusqu'au lieu du crime

LCI - 29 mai 2001


Les deux enfants de Jean-Jacques et Danièle Roussel, Julien, 21 ans et Stéphanie, 28 ans, visiblement très émus, se soutenaient l'un l'autre en tête de Cortège. Le corps carbonisé de Jean-Jacques Roussel, 53 ans, venu soigner ses chevaux, a été retrouvé devant la grange vendredi 18 mai par son fils, près de la résidence familiale. Quand à Danièle, 53 ans, son corps a été repêché quatre jours plus tard dans la Seine à Canteleu, près de Rouen, décapité et les quatre membres sectionnés. Une pétition sur le thème "Halte à l'insécurité, pouvoirs publics réagissez", signée par la plupart des participants, devrait être adressée au garde des Sceaux. L'homme mis en examen pour ce double meurtre, âgé de 35 ans, est un détenu qui n'avait pas regagné sa cellule du centre de détention de Val-de-Reuil (Eure) depuis plus d'un mois, à l'occasion d'une 3ème permission de sortie. Fils de policier, il était sur la voie d'une libération conditionnelle après avoir été condamné à deux reprises en 1987 et en 1992 à 15 et 10 ans de réclusioncriminelle pour fusillade en direction d'un policier lors d'un incident de la circulation, puis pour tentative d'évasion. "On se demande pourquoi le meurtrier présumé a pu être libéré et comment il a pu rester un mois et demi, dehors en cavale. Pourquoi la police n'a-t-elle pas essayé de le retrouver avant ? Aucun portrait-robot n'a été diffusé. Quand on connaît le lourd passé de l'individu on ne peut être que révolté", a-t-il assuré. De son côté l'avocat de la famille Roussel, Me Michel Dubos, a évoqué un "échec patent du système carcéral. Lorsqu'on remet quelqu'un en liberté on doit s'assurer que la personne est réinsérable".Samedi dernier, Julien Roussel avait accusé la justice d'avoir accordé "à la légère" une permission de sortie au meurtrier présumé. Le jeune homme a expliqué que sa "haine aujourd'hui n'est pas tournée vers ce fauve qui n'est pas maître de ses actes mais vers l'organisation judiciaire qui a permis cette libération". Réponse du procureur de la République d'Evreux : le meurtrier présumé n'a pas bénéficié d'une permission de sortie accordée "à la légère". L'Observatoire international des prisons (OIP) a évoqué samedi dernier la "faillite de la détention": "qu'est-ce qui a été mis en oeuvre par l'administration pénitentiaire pendant les 14 années d'incarcération du meurtrier présumé pour que celui-ci sorte +en meilleur état+ que lorsqu'il est entré en prison?" Qu’est-ce que la permission de sortir ? La détention provisoire ? La libération conditionnelle ? Sur quels critères la permission de sortie est-elle accordée ? Comment éviter les récidives ? On en parle avec Arnaud Martorel, psychiatre et expert près la cour d’appel de Versailles, Maître Michel Dubos, avocat de la famille Roussel et Julien Roussel.

 


Il pratique la médecine légale Jean-Georges Anagnostides au coeur des enquêtes policières

infos-dieppoises.fr - Journal du 15 juin 2001

Médecin, chirurgien, Jean-Georges Anagnostides est aussi légiste. Régulièrement, la justice fait appel à ses compétences pour pratiquer la médecine légale. Une activité parfois difficile que peu de gens connaissent et que le Dr Anagnostides nous fait découvrir.
Lorsqu’on lui demande s’il arrive à concilier vie privée et vie professionnelle, c’est sur le ton de la plaisanterie que Jean-Georges Anagnostides répond : «On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !» Il faut dire que ce Dieppois âgé de 54 ans n’a guère le temps de s’ennuyer.

Médecin, chirurgien, il est aussi légiste. Et il est le seul, en Normandie, a avoir été agréé expert dans ce domaine par la cour de cassation (lire ci-contre). Pas étonnant que la justice ait fait tout récemment appel à ses compétences pour pratiquer une autopsie sur les époux Roussel retrouvés morts à Saint-Jacques-sur-Darnétal (ndlr : près de Rouen) en mai dernier.

 

DOUBLE MEURTRE . H ommage aux victimes .

bretagne-online.com/telegram


2.000 personnes environ ont rendu hommage hier matin aux victimes du double meurtre de Saint-Jacques-sur-Darnétal, près de Rouen, lors d'une marche silencieuse. Les deux enfants de Jean-Jacques et Danièle Roussel, Julien et Stéphanie , se soutenaient l'un l'autre en tête de cortège. Jean-Jacques Roussel a été retrouvé carbonisé vendredi 18 mai. Le corps de son épouse a été repêché quatre jours plus tard dans la Seine, décapité et les quatre membres sectionnés. L'homme mis en examen pour ce double meurtre est un détenu qui n'avait pas regagné sa cellule depuis plus d'un moi s, après une permission .

 


L'ouverture du procés - Decembre 2003 (2,5 ans aprés)




La cavale meurtrière d'Alfred Petit devant les assises de Seine-Maritime

Yahoo - dimanche 7 décembre 2003

 

ROUEN (AP) - Alfred Petit, ce détenu en cavale auteur présumé du double meurtre des époux Roussel en mai 2001 près de Rouen (Seine-Maritime), comparaît à partir de lundi et pour cinq jours devant la cour d'assises de Seine-Maritime.
Détenu depuis 1986, cet homme de 38 ans très costaud et à la queue de cheval n'a jamais avoué les faits qui lui sont reprochés malgré d'accablantes preuves qui l'accusent.
C'est au cours d'une permission de sortie de trois jours accordée pour le week-end de Pâques alors qu'il purgeait sa peine au centre de détention de Val de Reuil (Eure) qu'il aurait, dans la nuit du 17 au 18 mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnetal, près de Rouen, tué par balles Jean-Jacques Roussel, un cadre supérieur de 53 ans dont le corps sera retrouvé calciné le lendemain, et son épouse, Danielle, 53 ans également, qui sera retrouvée le 22 mai horriblement mutilée après que son agresseur l'eut jeté à la Seine.
Alfred Petit sera interpellé dans un champ à Boos le 20 mai après un mois d'errance dans le secteur des plateaux Est de Rouen. L'homme qui, la veille, avaient braqué deux gendarmes dans le même secteur avant de s'enfuir, portait sur ses vêtements des traces du sang de Danielle Roussel.
Dans la Fiat Uno blanche des époux Roussel qu'il avait utilisé, les enquêteurs retrouveront également des indices matériels ainsi qu'un gant avec du sang de l'épouse de Jean-Jacques Roussel sur l'extérieur et l'ADN d'Alfred Petit à l'intérieur.
Mis en examen pour double meurtre et tentative de meurtre sur deux gendarmes, Alfred Petit, fils de policier, encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de dix-huit ans.
L'homme purgeait à la prison de Val de Reuil deux peines de dix et quinze ans de réclusion pour une fusillade ayant blessé un policier à Rouen et une évasion avec prise d'otages à Caen (Calvados).
Cette libération conditionnelle de cinq jours non respectée avait été accordée à Alfred Petit par la juge d'application des peines Anne-Marie Morice qui avait à l'époque décrit le personnage comme un homme normal mais manipulateur.
Il sera défendu par Me Yves Mahiu du barreau de Rouen alors que les parties civiles, les deux enfants des époux Roussel ainsi que les soeurs et frères des victimes seront représentés par Mes Michel Dubos et Hugues Vigier

AP

 

 

Procès d'une cavale meurtrière

Paris-Normandie - Samedi 06 Décembre 2003

Le procès attendu d'Alfred Petit, accusé du meurtre des époux Roussel à Saint-Jacques-sur-Darnétal en mai 2001, durant sa cavale, s'ouvre ce lundi, à Rouen.
Muré dans son silence, détenu depuis 1986, Alfred Petit, 38 ans, aurait souhaité être défendu pour sa troisième comparution devant une cour d'assises par Me Jacques Vergès. Mais le ténor des « causes perdues » a décliné la demande pour le procès qui s'ouvre ce lundi, à Rouen.

L'enjeu est de taille pour l'homme aux traits épais et à la longue chevelure rassemblée en queue de cheval, accusé du double meurtre des époux Roussel à Saint-Jacques-sur-Darnétal, et d'une tentative sur les gendarmes qui voulaient l'arrêter durant sa cavale en mai 2001, sur les plateaux Est de Rouen. Alfred Petit, amateur d'armes au physique impressionnant, nie tout en bloc. Il encourt la peine maximum de la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de dix-huit ans.

L'ADN a parlé
Alors qu'il devait rentrer au bout de trois jours de permission au centre de détention de Val-de-Reuil, et parce qu'il comptait au départ obtenir dix jours, Alfred Petit s'est transformé en dangereux fugitif, compte tenu de ses antécédents. Les deux enfants du couple Roussel, Julien et Stéphanie, ont accusé la justice de l'avoir à la légère laissé dans la nature.
Défiant envers les représentants de l'ordre et les magistrats, Alfred Petit pourrait se montrer rétif aux questions que la cour, les jurés et les parties, vont lui poser durant les cinq jours de son procès. Il reste pourtant des « trous noirs et des incohérences » dans ce dossier très sensible, selon l'avocat qui a repris la défense d'Alfred Petit depuis quelques semaines, Me Yves Mahiu du barreau de Rouen.
Quand le dimanche 20 mai 2001, Alfred Petit est cerné dans un champ de Franqueville-Saint-Pierre, à proximité de chez ses parents, il erre depuis un mois dans le secteur des plateaux Est de Rouen, où plusieurs témoins l'ont aperçu. Les impressionnantes forces de l'ordre, hélicoptère compris, qui l'ont pris en chasse, arrêtent un homme hagard et sans arme, dont les vêtements portent des traces du sang de Danielle Roussel.
C'est la veille que deux gendarmes se disent persuadés d'avoir croisé sa route à Boos. Ils seront braqués avant qu'Alfred Petit ne prenne la fuite à pied. Dans la Fiat Uno blanche des époux Roussel, avec laquelle l'accusé semble avoir eu un accident, les enquêteurs retrouveront des indices matériels pesants très lourd dans ce dossier, notamment un gant avec du sang de l'épouse de Jean-Jacques Roussel sur l'extérieur et l'ADN d'Alfred Petit à l'intérieur.

Actes barbares
Le corps de la secrétaire à l'université de Rouen a été partiellement retrouvé, atrocement mutilé, les 22 et 23 mai, dans la Seine. Celui de son mari avait été découvert carbonisé, le matin du 18 mai, lors de l'incendie de la grange de Saint-Jacques-sur-Darnétal, où le cadre chez Bouygues Offshore allait donner à manger à son cheval. Tous deux seraient morts d'un tir de fusil de chasse à l'abdomen, du type de celui avec lequel les gendarmes ont été menacés à Boos.
Des charges accablantes et des zones d'ombre, une cavale après une permission de sortie très controversée, un accusé au profil inquiétant, des crimes entourés d'actes barbares, tous ces éléments rendent ce procès très particulier. Plus d'une trentaine de témoins sont cités à la barre. Les enfants Roussel, le frère de Jean-Jacques et la mère de Danielle se sont constitués partie civile.

Véronique Baud

La récidive en question dans un procès d'assises à Rouen

Yahoo - dimanche 7 décembre 2003, 21h40

ROUEN (Reuters) - Les problèmes de la récidive et du contrôle des détenus condamnés pour des crimes de sang seront au centre du procès d'Alfred Petit, qui s'ouvre lundi à la cour d'assises de Seine-Maritime, à Rouen.
Alfred Petit, 38 ans, est accusé d'avoir tué à coups de fusil de chasse en mai 2001 Jean-Jacques Roussel, un cadre de Bouygues et sa femme Danielle, secrétaire à l'université de Rouen, tous deux âgés de 53 ans.
Leurs corps avaient été retrouvés dans le village de Saint-Jacques-sur-Darnétal. Celui de Jean-Jacques Roussel, calciné, se trouvait dans une grange de sa propriété elle-même incendiée. Celui de son épouse, découpé en morceaux, avait été jeté dans une rivière voisine.
Déjà condamné deux fois pour tentative de meurtre d'un policier à Rouen en 1998 et tentative d'évasion avec prise d'otage à Caen (Calvados) en 1992, Alfred Petit avait déjà passé quatorze ans en prison au moment des faits.
Il était libre car il n'avait pas réintégré son centre de détention du Val-de-Reuil (Eure) après une permission de trois jours en mars 2001. Il était donc juridiquement en fuite depuis cinq semaines au moment du meurtre des époux Roussel.
Alfred Petit résidait au moment du crime chez ses parents, non loin du village où habitaient les victimes. Les enquêteurs pensent que l'accusé pourrait avoir été surpris par le couple alors qu'il cambriolait la maison.
Arrêté à Franqueville-Saint-Pierre, près de Rouen, le 21 mai 2001, Alfred Petit nie les faits mais l'accusation estime avoir établi sa présence sur les lieux lors de la mort du couple. L'ADN de l'accusé a été mis au jour aux côtés de traces du sang de Danielle Roussel, dans la voiture du couple, une Fiat Uno.
Le procès doit durer toute la semaine. Le verdict est attendu vendredi

 

L'errance sanglante d'Alfred Petit devant les assises de Seine-Maritime

Yahoo - lundi 8 décembre 2003, 11h08

ROUEN (AFP) - Le procès d'Alfred Petit, accusé du meurtre des époux Roussel et d'une tentative de meurtre de deux gendarmes, en mai 2001 près de Rouen, alors qu'il était en cavale, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises de Seine-Maritime.
Vêtu d'un pull mauve et d'un jean, Alfred Petit, 38 ans, les cheveux longs et l'air calme, a commencé peu avant dix heures à répondre aux questions du président Jean Reynaud. Le procès, au cours duquel 36 témoins doivent être entendus, est prévu pour durer jusqu'à lundi prochain. L'accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Alfred Petit, qui nie les faits, est accusé d'avoir tué à Saint-Jacques-sur-Darnétal, près de Rouen, à coups de fusil de chasse, Jean-Jacques et Danielle Roussel, tous deux âgés de 53 ans. Le corps du mari avait été retrouvé calciné dans une grange et celui de son épouse décapité et dépecé, dans la Seine.
Quelques jours plus tard, l'accusé avait braqué des gendarmes qui l'avaient repéré mais son fusil s'était enrayé et il s'était enfui. Il avait été interpellé le lendemain, portant un tee-shirt taché du sang de Danielle Roussel.
Le 15 avril 2001, Alfred Petit avait bénéficié d'une permission de sortie de trois jours du centre de détention de Val-de-Reuil (Eure), pour les fêtes de Pâques. Mais il n'était pas retourné en prison à la fin de sa permission, pour hanter les bars de Rouen et Buchy, et parcourir toute la campagne à l'est de Rouen, où vit sa famille.
Ce fils d'un policier, devenu charcutier, avait été condamné en 1987 et 1992 à 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle respectivement pour tentative de meurtre d'un gendarme et ensuite pour une tentative d'évasion avec prise d'otage.
Le 18 mai 2001 au matin, les gendarmes découvrent un cheval brûlé et le corps calciné d'un homme dans une grange détruite par un incendie volontaire, à Saint-Jacques-sur-Darnétal. Le corps est celui de Jean-Jacques Roussel, locataire de la grange. Il a été tué d'une balle de fusil de chasse tirée dans l'abdomen presque à bout touchant. Sa femme Danielle, âgée de 53 ans également, a disparu. Quatre jours plus tard, son corps décapité, dont les quatre membres ont été sectionnés, est retrouvé dans la Seine.
Le 20 mai tard le soir, à Boos, Alfred Petit est repéré par deux gendarmes -qui ne savent pas à qui ils ont affaire- dans une voiture immobilisée au milieu de la chaussée, qui s'avérera être celle de M. Roussel. Il descend de la voiture et braque les gendarmes avec un fusil de chasse mais celui-ci s'enraye, ce qui permet à ces derniers de le désarmer.
Alfred Petit s'enfuit alors, abandonnant sur place un portefeuille avec la permission de sortie à son nom, qui permet de l'identifier.
Dans la voiture, les gendarmes découvrent plusieurs objets ensanglantés: l'enquête et les expertises établiront que le sang est celui des Roussel et que le fusil avec lequel les gendarmes ont été mis en joue a été volé 4 jours plus tôt à Buchy, chez un oncle d'Alfred Petit.
Le 21 mai, la brève et sinistre cavale s'achève pour Alfred Petit, qui est retrouvé dans un champ de colza à Franqueville-Saint-Pierre. Il porte un tee-shirt taché du sang de Mme Roussel.
Depuis, Alfred Petit a peu parlé et nie toute participation au meurtre des Roussel. En décembre 2001, il a été condamné à 3 ans de prison par le tribunal correctionnel d'Evreux pour son non-retour en prison après sa permission de sortie.
Cheveux noués en queue de cheval, visage détendu, il avait déclaré laconiquement: "On m'avait promis dix jours, je n'en ai eu que trois (...) je n'ai plus rien à dire".

 

« Dans ma tête, Petit a déjà perpète »

Paris-Normandie - Lundi 08 Décembre 2003


Les enfants des époux Roussel, dont le meurtrier présumé est jugé devant la cour
Le regard semble toujours aussi déterminé mais la voix est plus lasse. Julien Roussel tente de résister au découragement alors que le procès du meurtrier présumé de ses deux parents, Alfred Petit, va s'ouvrir aujourd'hui, devant la cour d'assises de Seine-Maritime, à Rouen.
Depuis plus de deux ans, alors que sa sœur aînée Stéphanie choisissait l'ombre, son visage et ses yeux clairs ont hanté les médias pour crier la réalité d'une injustice et l'urgence d'une réforme du suivi des détenus.
« Je pensais alors que notre tragédie servirait d'exemple. En fait ils s'en foutent. Ma sœur a été moins naïve que moi qui pensais que je pouvais changer les choses. Elle m'a laissé faire parce qu'elle voyait que cela me faisait du bien » flanche-t-il un peu, casquette sur la tête, dans le cabinet rouennais de son avocat. « Du haut de mes 23 ans je reste persuadé qu'on doit faire quelque chose » se reprend-il tout de même.


« La mort de mes parents était évitable »
Fâché par le désintérêt exprimé par les ministres de la Justice successifs, il a toujours en tête la « chaîne ininterrompue de dysfonctionnements » reconnue par Marlyse Lebranchu. Il les détaille un à un depuis le jour funeste de la libération d'Alfred Petit du centre de détention de Val-de-Reuil, le 12 avril 2001. « Je reste persuadé que la mort de mes parents était évitable. S'ils s'étaient bougés pour le retrouver pendant sa cavale mes parents seraient encore là » juge-t-il toujours.
Mais Julien sait désormais qu'il doit faire du temps son allié. « On mettra l'Etat devant ses responsabilités après les assises. Même s'il fait appel et que la procédure dure cinq ans. Moi, j'ai le temps, je suis jeune » prévient-il.
Ces responsables là, ce sera donc pour plus tard. Pour le principal, cet Alfred Petit soupçonné notamment des pires atrocités sur le corps de sa mère, c'est dès aujourd'hui 9 h et pendant au moins cinq jours. « Nous ce que l'on souhaite d'abord ce sont des explications. Pour l'instant, même après l'instruction on ne peut pas dire ce qui s'est vraiment passé. Mais dans ma tête il a déjà perpète » avoue-t-il.


Le lieu du bonheur et de la tragédie
A l'issue de cette pesante semaine, Julien espère trouver un autre souffle. Après avoir obtenu son BTS Action commerciale un mois après le drame, Julien a travaillé pendant un an avant d'arrêter fin 2002.
Finalement Stéphanie et son « pessimisme souriant » l'ont convaincu de ne pas vendre la propriété de Saint-Jacques-sur-Darnétal, celle du bonheur passé et lieux de la tragédie. « Ce n'était plus gérable. de travailler et de préparer le procès. Pour l'instant je ne recherche pas de travail. Psychologiquement, le quotidien n'est pas facile. Après le procès on verra ».
A ses côtés, impressionné et ému par la modération de son jeune client, l'avocat des deux enfants, Me Michel Dubos, rappelle les limites de la sanction pénale. « Je les ai préparés à ce que le procès ne les apaise pas. Car même si Alfred Petit parle, il ne pourra jamais expliquer l'inacceptable ».


THIERRY DELACOURT

 

Accusé de double meurtre, Alfred Petit choisit le mutisme

lundi 8 décembre 2003, 19h40

ROUEN (Reuters) - Accusé du meurtre d'un couple près de Rouen en 2001, Alfred Petit a annoncé lundi qu'il ne prendrait plus la parole lors de son procès qui vient de débuter devant la cour d'assises de Seine-Maritime.
"Mon silence ne peut être interprété comme un aveu de culpabilité", a-t-il lancé à l'adresse des jurés, ajoutant qu'il n'était pas l'auteur des faits qui lui sont reprochés.
Massif, vêtu d'un jean, d'un polo vert et d'un chandail violet, moustachu et cheveux longs, il a lu sa déclaration avant de retourner s'asseoir en silence dans son box, escorté de six policiers.
L'interrogatoire de personnalité s'est alors transformé en un long monologue du président de la cour, Jean Raynaud, qui a rappelé les faits et le parcours judiciaire du prévenu.
Alfred Petit est accusé d'avoir tué à coups de fusil de chasse en mai 2001 Jean-Jacques Roussel, cadre de Bouygues, et son épouse, Danielle, secrétaire à l'université de Rouen.
Condamné deux fois pour tentative de meurtre d'un policier et tentative d'évasion avec prise d'otages, il était en cavale depuis plusieurs semaines au moment des faits, après une permission de trois jours du centre de détention de Val-de-Rueil (Eure).
Les corps des victimes ont été retrouvés le 18 et le 22 mai 2001 - calciné dans une grange de Saint-Jacques-sur-Darnétal pour le premier, découpé en morceaux et jeté dans la Seine pour la seconde.
Alfred Petit avait été interpellé le 21 mai dans un champ de la région. Au moment du crime, il résidait chez ses parents près du village où habitaient les victimes.
L'accusation estime avoir établi sa présence sur les lieux de la mort du couple. L'ADN de l'accusé a été découvert parmi les traces de sang de Danielle Roussel dans la voiture du couple.
Les enquêteurs pensent qu'Alfred Petit pourrait avoir été surpris par le couple alors qu'il cambriolait leur maison.

BRIMADES
Plusieurs témoins ont été entendus lundi après-midi, notamment les parents d'Alfred Petit.
Dans un récit très décousu et souvent incohérent, Alfred Petit père, ancien policier à la retraite, s'est violemment emporté durant son interrogatoire de deux heures, fustigeant le comportement de ses anciens collègues.

Il a fréquemment refusé de répondre aux questions en élevant la voix, lançant "c'est ma vie privée, cela ne regarde pas le public".
Cependant, il s'est contredit à plusieurs reprises. Devant l'avocat de son fils, Yves Mahiu, il a tout d'abord indiqué que son fils aimait les armes avant de déclarer: "Je n'ai jamais vu une arme entre ses mains".
Plus posée, la mère de l'accusé, Victoria Petit, a reconnu que son fils avait subi, durant sa jeunesse, les "brimades" de son père qui était "très autoritaire".
"Il n'a pas pu faire une chose pareille, c'est tout ce que je peux dire", a-t-elle estimé. Pour elle, "l'enquête a été bâclée (...) Quelqu'un a dû se faire passer pour lui".
"Il n'y a qu'à chercher le mobile", a-t-elle insisté.

Les débats doivent s'achever lundi prochain après l'audition d'une soixantaine de témoins dont une quinzaine d'experts jusqu'à vendredi.
Viendra ensuite, vendredi après-midi, l'examen des faits puis les interventions des sept parties civiles, membres de la famille Roussel, samedi.
Le réquisitoire et le verdict sont attendus lundi 15 décembre.

Le père d'Alfred Petit crie au complot

Paris Normandie - 9/12/2003


Durant une heure et demie, hier devant les assises à Rouen, le père d'Alfred Petit s'est livré à un témoignage délirant pour défendre son fils, accusé du meurtre des époux Roussel.

Gesticulant, éructant, Alfred Petit père vocifère, jusqu'à hurler parfois, devant la cour d'assises de la Seine-Maritime à Rouen.
A sa manière, très particulière, le quinquagénaire cherche à défendre son fils, qu'il a prénommé Alfred comme lui, mais aussi brimé durant toute son enfance et sa jeunesse. Ce fils, qui comparaît pour la troisième fois devant une cour d'assises, est accusé du double meurtre des époux Roussel, commis à Saint-Jacques-sur-Darnétal en mai 2001, et de tentative de meurtre sur des gendarmes qui le poursuivaient, alors qu'il était en cavale.
Malgré la similitude des prénoms, et une certaine ressemblance physique, un contraste saisissant s'installe au cours du témoignage de ce père au caractère explosif, alors que son fils refuse de parler.
Hier matin, l'accusé Alfred Petit, 38 ans, a lu au démarrage de son procès une courte déclaration écrite sur un bout de papier blanc, puis a décidé de se taire pendant son procès.

Provocateur et délirant
« Je suis désolé pour les enfants Roussel d'avoir à subir cette épreuve, mais je désire affirmer que je ne suis pas l'auteur des faits. Mes silences ont été interprétés comme de la culpabilité, mais ce n'est pas le cas [.] Désormais, je ne prendrais plus la parole », déclare à la barre l'homme massif et moustachu aux cheveux mi-longs.
Face au mutisme persistant de son fils, Alfred Petit, mari et père tyrannique, se livre à la barre à un véritable numéro, d'abord rétif aux questions, puis goguenard, provocateur et délirant.
Il apostrophe Julien Roussel, le fils des victimes, avant de s'en prendre à un des avocats de la partie civile, Me Hugues Vigier. Le ton monte et le quinquagénaire manque de se faire expulser du prétoire.
« C'est pas mon fils, c'est pas mon fils », répète l'ancien charcutier de Franqueville-Saint-Pierre, reconverti dans la police où il a « porté l'uniforme » entre 1962 et 1994. A chaque question du président Jean Reynaud, il se sent attaqué, et évoque un complot qui aurait été ourdi contre son fils pour lui nuire.
Quand en 1986, Alfred Petit fils a tiré sur un policier et pris quinze ans de réclusion criminelle, il aurait été l'objet d'une vengeance, de la part d'un supérieur de son père.


Messages codés
Face à ce témoin incontrôlable, le président a bien du mal à obtenir des réponses. Malin mais emporté, l'ancien gardien de la paix anticipe après une question faussement anodine, sur le rôle supposé qu'il aurait pu jouer dans la découpe du corps de Danielle Roussel. « Je sais travailler la viande. Mais je vois où vous voulez en venir. Vous voulez faire allusion au couteau. Sur ces mains, il n'y a pas de sang humain », lance toujours aussi véhément Alfred Petit père.
Durant une heure et demi, ses anciens collègues en prennent pour leur grade, la justice aussi. Pour celui qui a « toujours été sur le bitume », « ils arrivent pas à la hauteur de mes chevilles sur la voie publique. »
Excédé, Me Michel Dubos, avocat des enfants Roussel, trouve la bonne formule. « Vous nous donnez l'exemple d'un Tartarin, alors que votre fils joue son destin. » Ce fils, toujours muet, qui regarde peu en direction de son père, mais avec lequel, depuis sa prison, il a échangé des messages codés.
Le procès se poursuit aujourd'hui par le témoignage des parties civiles puis des policiers en charge de l'enquête.

Véronique Baud

Alfred Petit se mure dans le silence devant les assises de Seine-Maritime

Yahoo - 9/12/2003

ROUEN (AFP) - Alfred Petit, 38 ans, accusé du meurtre des époux Roussel, en mai 2001 près de Rouen, a une nouvelle fois proclamé son innocence, avant de dire qu'il ne parlerait plus, lundi à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de la Seine-Maritime.
Appelé à la barre après la lecture de son ordonnance de mise en accusation, il a lu une déclaration à l'adresse du président du tribunal Jean Reynaud.
"Je ne suis pas l'auteur des faits qui me sont reprochés, je vous ai demandé que la vérité soit faite durant ce procès et je réitère cette demande (...) désormais je ne prendrai plus la parole", a-t-il dit.
Alfred Petit qui risque la réclusion criminelle à perpétuité, a affirmé qu'il était "désolé" pour la famille des victimes et il a souligné que son silence ne devait pas être interprété comme un aveu de culpabilité.
"Je n'ai pas le pouvoir de vous faire parler", a noté le président. Il a ensuite, durant l'audience, plusieurs fois tenté de faire revenir l'accusé sur sa décision, mais celui-ci a systématiquement répondu avec un geste des mains pour signifier qu'il n'entendait vraiment pas parler.
Vêtu d'un pull mauve et d'un jean, portant cheveux longs et moustache, Alfred Petit, est apparu calme à son arrivée dans le box. Il a répondu très poliment aux premières questions du juge, touchant aux seules formalités du procès, prévu pour durer jusqu'à lundi prochain.
Alfred Petit est accusé d'avoir tué à Saint-Jacques-sur-Darnétal, à coups de fusil de chasse, Jean-Jacques et Danielle Roussel, tous deux âgés de 53 ans, et d'avoir ensuite braqué deux gendarmes, menaçant de les "buter".
Les faits ont eu lieu alors qu'il était en cavale, après avoir bénéficié d'une permission de sortie de trois jours du centre de détention de Val-de-Reuil (Eure) où il purgeait deux peines de réclusion criminelle.
En 2001, 33.113 permissions de sortie ont été accordées à 13.225 condamnés, selon les chiffres de l'Administration pénitentiaire. 277 permissions n'ont pas été suivies d'un retour, soit un taux de non réintégration de 0,8 %, stable depuis plusieurs années.
Le corps de Jean-Jacques Roussel a été découvert calciné, dans une grange incendiée. Celui de son épouse a été retrouvé, 4 jours plus tard, dans la Seine, décapité et les quatre membres sectionnés avec une précision de professionnel, selon les experts.
La première audience a été consacrée longuement aux années qui ont précédé cette cavale et aux précédentes condamnations d'Alfred Petit.
Son défenseur, Me Yves Mahiu, a estimé: "On a un procès où on n'arrive pas à établir une culpabilité alors on vient chercher de vieilles affaires".
Pour lui, si les charges qui pèsent contre l'accusé sont indéniablement importantes, il y aussi des "doutes énormes".
Ensuite est intervenu dans l'après-midi, bruyant, théâtral, colérique et incohérent, le père de l'accusé, aussi nommé Alfred Petit, retraité, ancien policier ("j'ai porté l'uniforme de 1958 à 1994"), ancien boucher-charcutier ("je sais manipuler un couteau").
Pour lui, qui hurle contre les avocats de la partie civile, crie parfois à l'adresse du président du tribunal, toute l'affaire est une affaire de "haine" contre lui de certains de ses anciens collègues, "une vengeance entre flics, méchants jaloux".
Il est tellement excessif, incontrôlable, qu'il fait rire parfois son fils. Sa mère, Victoria Petit, a ensuite témoigné, calme. "Il n'a pas pu faire une chose pareille (...) l'enquête a été baclée", a-t-elle dit à la cour.

La thèse de la vengeance


Paris Normandie - 10/12/2003


Une petite phrase du père d'Alfred Petit, lors de son procès pour le double meurtre des époux Roussel, a jeté le trouble hier aux assises à Rouen.

Moment d'émotion et de tristesse, Julien Roussel, 23 ans, vient d'évoquer ses parents disparus à la barre de la cour d'assises. Sous le regard d'Alfred Petit, un accusé très surveillé dans le box, qui comparaît depuis lundi à Rouen pour le double meurtre de Jean-Jacques et Danielle Roussel, en mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnétal, alors qu'il était en cavale.
« On n'a manqué de rien, et maintenant il nous manque tout. Nous n'avons pas eu une enfance comme celle d'Alfred Petit, nous on a été fortement aimés », compare même le jeune homme, très digne.


« Pourquoi ? »

Entouré de quatre policiers, Alfred Petit, toujours muré dans son silence sur les faits qu'on lui reproche, semble presque acquiescer d'un mouvement de tête.
« Plus que la condamnation d'Alfred Petit, je veux savoir pourquoi mes parents sont morts », implore le fils des victimes. Son besoin irrépressible de vérité le pousse à réclamer avec insistance l'éclaircissement de la phrase que lui a lancé lundi le père de l'accusé, à propos de Me Pierre Houppe.
Consciemment ou non, Alfred Petit père a jeté le trouble en laissant entendre que l'avocat rouennais a habité la maison des Roussel. Car en 1987, Me Houppe a défendu les policiers contre son fils, qui a écopé de quinze ans pour tentative de meurtre contre un gardien de la paix, lors de sa première comparution devant les assises à Rouen.
En réclamant au président de la cour Jean Reynaud de faire la lumière sur cette révélation, Julien Roussel enfonce le clou. Il affirme que Me Pierre Houppe a été le voisin de ses parents au Bois-Tison, où ne se trouvent que trois maisons.
L'avocat de son oncle, Me Hugues Vigier, lui emboîte le pas, sur ce supposé mobile, qui laisserait entendre qu'Alfred Petit fils aurait pu vouloir se venger, en se trompant de cible. « Le père d'Alfred Petit, s'il cherche à trouver une motivation, alors il laisse entendre que son fils peut être coupable. »
Pressée de questions sur ce point qui ne figure pas dans la procédure, la directrice d'enquête reconnaît avoir contacté Me Pierre Houppe, « qui avait du mal à situer la maison. Il n'a pas pu m'expliquer, donc on n'a pas poursuivi. Je ne vois pas où on peut aller plus loin dans cette hypothèse », finit-elle par lâcher.


Rebondissement

L'avocat général Patrice Lemonnier estime pour sa part « qu'Alfred Petit connaît Me Houppe. Il paraît difficile que raisonnablement il ait pu le confondre avec M. Roussel. »
Fâché de la tournure du débat, l'avocat d'Alfred Petit, Me Yves Mahiu, tempête. « On est à la recherche d'un mobile et la partie civile développe cette thèse, alors qu'on n'a pas travaillé là-dessus. »
Vrai ou faux rebondissement ? Une chose est sûre en tout cas, les crimes barbares de Jean-Jacques Roussel, retrouvé calciné dans sa grange en feu, et de son épouse, découpée et jetée à la Seine, n'ont pas de mobile. Le procès se poursuit aujourd'hui sur les faits avec l'audition de nombreux témoins.


Véronique Baud

Le mur de silence d'Alfred Petit
Le puzzle de la mort des époux Roussel est lentement reconstitué devant les assises

Paris Normandie - 11/12/2003


Trois jours que son procès se déroule sans lui. Muet quant aux faits qu'il nie farouchement, Alfred Petit, 38 ans, accusé du double meurtre des époux Roussel entre les 17 et 18 mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnétal, a juste dit quelques mots hier matin sur un bref courrier qu'il a adressé à son père. Une lettre rédigée d'une manière étrange, en référence à l'anniversaire de sa nièce Léa.

Pistes abandonnées
Face à ce silence, dont le fils de policier s'obstine à ne pas vouloir sortir, la cour, les jurés et les avocats ne peuvent plus s'appuyer que sur les témoins, nombreux à défiler à la barre, pour y voir plus clair.
Une tâche d'autant plus délicate que les débats se sont tendus entre les différentes parties, dans ce contexte où l'accusé ne sert plus de pivot à l'audience.
L'obligation d'essayer de tendre vers la vérité se complique encore, lorsqu'apparaissent des pistes que les policiers n'ont pas jugé bon d'explorer jusqu'au bout. Vengeance possible contre un avocat rouennais, Me Pierre Houppe, en se trompant de cible ? Là-dessus, hier soir, le président de la cour Jean Reynaud a assuré aux avocats de la partie civile qu'il leur donnerait une réponse, en temps voulu.

Ce mobile, avancé au cours de débats houleux, donnerait une raison à Alfred Petit d'avoir commis l'irréparable.
L'avocat de la défense Me Yves Mahiu cherche donc la parade. Alors il fait citer l'ancienne femme de ménage des Roussel, une femme mariée qui a été la maîtresse de Jean-Jacques.
Me Michel Dubos, avocat des enfants du couple victime, explose. Questionné, un des policiers ayant mené les investigations juge, à la barre, que l'hypothèse sous-jacente, celle de l'époux jaloux, « n'a rien à voir avec notre affaire ». C'est pourquoi il n'existe aucun procès-verbal sur l'emploi du temps du mari chauffeur-routier, et qu'il n'a pas été fait de perquisition chez ces témoins.
Pour les policiers, l'ADN a parlé. Alfred Petit a été interpellé avec des vêtements où a été retrouvé du sang de Danielle Roussel.


Scellé problématique
L'intervention à la barre de l'oncle de l'accusé, André Duval, à qui Alfred Petit aurait volé un fusil de chasse la veille des faits, du type de celui ayant servi au meurtre de Jean-Jacques Roussel et à blesser sa femme, s'avère pourtant moins probante que prévu.
Le scellé numéro 23 fait l'objet de diverses manipulations, car André Duval semble ne plus reconnaître son fusil, alors qu'il l'avait formellement identifié devant les policiers.
« Il avait une éraflure à la crosse quand on me l'a présenté, c'était plus prononcé que ça », répète plusieurs fois le brave homme un peu sourd.
Le président Reynaud tente de faire réagir Alfred Petit, qui devant le juge d'instruction, avait déclaré « avoir eu ce fusil ». Pour toute réponse, il obtient le désormais habituel « je garderai le silence jusqu'au bout. »
Ce fusil a été retrouvé la veille de l'arrestation d'Alfred Petit, quand les gendarmes affirment s'être retrouvés face au détenu en cavale le 20 mai 2001. Un des deux militaires sera braqué par l'homme se trouvant dans la Fiat Uno de Jean-Jacques Roussel. Un épisode qu'Alfred Petit nie également, bien que les gendarmes l'aient formellement reconnu.
Des gendarmes qui devaient témoigner hier soir sur cette interpellation manquée, après laquelle on retrouvera notamment les papiers de permission de sortie d'Alfred Petit près de la Fiat, ainsi qu'un gant. Avec à l'extérieur du sang de Danielle Roussel. Et à l'intérieur l'ADN d'Alfred Petit.


Véronique Baud

Mystère sur les crimes barbares

Paris Normandie - 12/12/2003

Au quatrième jour du procès d'Alfred Petit, le médecin légiste
Dans l'horrible scénario, il manque des séquences. Face à des crimes barbares imputés à un homme qui encourt la perpétuité, et pour les familles endeuillées dont les proches ont été sauvagement tués, la cour d'assises à Rouen tente de trouver la vérité.
Comment sont morts les époux Roussel ? Au quatrième jour hier du procès d'Alfred Petit, accusé du meurtre du couple à Saint-Jacques-sur-Darnétal en mai 2001 alors qu'il était en cavale, l'exposé du médecin légiste plonge le nombreux public présent dans les détails insupportables de la découpe du corps de Danielle Roussel.

Soupçon d'agression sexuelle
Les morceaux de la malheureuse victime sont retrouvés flottants sur la Seine à partir du 22 mai à Dieppedalle, Moulineaux, et jusqu'à Caudebec-en-Caux.
L'énoncé froid et technique du chirurgien de la médecine légale met en évidence, d'après l'analyse du tronc et des membres, que la quinquagénaire a subi une désarticulation des bras et des jambes et une décollation, sa tête n'ayant jamais été retrouvée.
Pour le spécialiste, l'auteur « est quelqu'un qui sait débiter la viande ou a été chasseur. Ces découpes particulières ont été réalisées sans se reprendre ni abîmer les cartilages. Quand on sait désarticuler un animal, on sait désarticuler un humain ». Aux sordides mutilations, réalisées post-mortem, s'ajoute un élément troublant.
Lors de son agression, mais de son vivant, Danielle Roussel a été maintenue. En atteste des traces de doigts retrouvées sur un bras et une jambe.
« Les cinq marques rouges à l'intérieur de la cuisse gauche sont caractéristiques, pour un légiste, d'une tentative d'écartement des membres qui évoque une agression sexuelle », poursuit le médecin.


Pas d'arme du crime
Faute d'autres traces, il ne peut être formel sur ce point. Il ajoute finalement : « Je ne peux donner d'élément de certitude par rapport à la cause de la mort. »
Quant à évoquer un motif d'explication d'une telle horreur, réalisable « avec des couteaux normaux mais bien affûtés, pointus », qui ont servi également à un début de dépeçage, « je ne suis pas psychiatre. cette façon de faire peut être une manière de faire disparaître le corps. »
Jean-Jacques Roussel, contrairement à sa femme, est mort de la balle de fusil de chasse qui a été retrouvée dans son abdomen.
Son cadavre calciné sera découvert dans sa grange en feu, tôt dans la matinée du 18 mai 2001.
Personne ne peut affirmer que l'arme à feu qui a été récupérée quand les gendarmes de Boos se seraient retrouvés face à Alfred Petit, en fuite au volant de la voiture de Jean-Jacques Roussel, la veille de son arrestation, est l'arme du crime.
Sorti du scellé 23, le fusil de chasse qui aurait été volé par l'accusé chez son oncle, la veille des faits, possède simplement des munitions « compatibles » avec celles retrouvées sur les cadavres, et dans un vêtement près de la Fiat Uno.
Les deux militaires qui se disent sûrs d'avoir été braqués par l'accusé vont témoigner aujourd'hui.
De même que le père d'Alfred Petit, ancien policier et charcutier, dont les instruments de découpe de la viande n'ont pas été saisis par la police.

Véronique Baud

Assises de la Seine-Maritime: le mystère plane toujours sur les crimes imputés à Alfred Petit

Yahoo - 12/12/2003

ROUEN (AP) - La cour d'assises de Seine-Maritime a encore tenté vendredi de lever les zones d'ombre qui planent sur les meurtres de Jean-Jacques et Danielle Roussel, commis en mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnétal (Seine-Maritime) et imputés à Alfred Petit, un repris de justice alors en cavale à l'occasion d'une permission.
L'accusé, qui a décidé de se réfugier dans le silence dès le premier jour d'audience, se refuse toujours à parler, ce qui a pour conséquence de mettre mal à l'aise les principaux acteurs de ce procès et principalement les enfants du couple Roussel, toujours en quête de vérité.
Si Stéphanie Roussel a renoncé à témoigner, son frère Julien, 23 ans, a lui longtemps évoqué mercredi son enfance heureuse aux côtés de parents très proches affectueusement. "On n'a manqué de rien. Maintenant, on manque de tout", a-t-il résumé, expliquant cette détresse dans laquelle sa soeur et lui sont plongés depuis la mort atroce de leurs parents.
Une détresse un peu plus malmenée encore avec, jeudi, les exposés des experts venus évoquer les mutilations subies par le corps de Danielle Roussel: "décapitation, décollation, désarticulation des quatre membres et début de dépeçage". Les détails sont insupportables, d'autant que l'on sait également que la tête de la mère n'a jamais été retrouvée.
Pour un spécialiste médico-légal, "l'auteur de ces découpes très précises est quelqu'un sachant débiter la viande ou un chasseur. Ces actes ont été réalisés sans se reprendre ni abîmer les cartilages. Quand on sait désarticuler un animal, on sait désarticuler un humain"...
A ces faits s'ajoute également un élément troublant. Au cours de son agression et de son vivant, Danielle Roussel a été maintenue, comme en attestent les marques de doigts retrouvées sur un bras et une jambe. "Pour un médecin légiste, les cinq marques à l'intérieur de la cuisse gauche sont caractéristiques d'une tentative d'écartement des membres qui évoquent une agression sexuelle", a poursuivi le spécialiste.
A l'énoncé de ces acharnements, Alfred Petit, encadré dans son box par quatre gardiens, ne cessera de lever les yeux au ciel. A plusieurs reprises, le président Jean Reynaud tentera au fil des débats de faire sortir l'accusé de son mutisme, lui rappelant qu'il encourait la réclusion criminelle à perpétuité et lui demandant si cela ne l'incitait pas à sortir de son silence. "Non", répondra seulement l'accusé.
Lors de l'audience de vendredi, les experts psychiatres ont tenté d'apporter des précisions sur le comportement de Petit, mais les explications teintées d'expressions très techniques n'auront sans doute pas permis de clarifier les esprits des jurés.
Les débats qui, en principe, devaient se conclure ce vendredi se poursuivront jusqu'à lundi, avant que n'interviennent le réquisitoire et les plaidoiries. Le verdict est attendu dans la nuit de lundi à mardi.

AP

Affaire des époux Roussel: le père d'Alfred Petit mis en difficulté

Yahoo - 12/12/2003

ROUEN (AFP) - Le procès d'Alfred Petit, 38 ans, accusé du meurtre des époux Roussel en mai 2001 à Saint-Jacques sur Darnétal près de Rouen, s'est poursuivi vendredi avec l'audition de son père qui a été mis en difficulté par un témoin de dernière minute.
Ce témoin affirme avoir vu deux hommes aux abords de la grange des Roussel le jour du double meurtre alors que l'accusation assure qu'Alfred Petit a agi seul. Ce chef d'entreprise a affirmé reconnaître dans la démarche d'un des deux hommes, celle très caractéristique du père, prénommé Alfred également.
En revanche l'audition proprement dite d'Alfred Petit père, ancien policier et ancien boucher-charcutier aujourd'hui à la retraite, n'a pas apporté d'éléments nouveaux. Interrogé durant près de deux heures sur les faits, il s'est montré colérique et incohérent, comme lundi lors de son premier témoignage relatif à la personnalité de son fils.
Auparavant, les jurés avaient entendu les experts psychiatres qui ont décrit l'accusé comme "intelligent", souffrant de "troubles de la personnalité" mais sans "maladies psychiques". L'un d'eux a souligné qu'il avait tendance à "banaliser" les faits anciens pour lesquels il purgeait une peine de réclusion criminelle avant d'être accusé d'avoir tué les Roussel alors qu'il n'était pas rentré d'une permission de sortie.
Après Alfred Petit père, la cour devait entendre dans la soirée, également sur les faits, le témoignage de la mère et de la soeur de l'accusé, toutes deux prénommées Victoria. De son côté, l'accusé qui nie les faits est resté fidèle à la ligne de conduite qu'il s'est fixée au début du procès et ne s'est pas exprimé.

Affaire des époux Roussel: le père d'Alfred Petit mis en difficulté

Yahoo - 12/12/2003

ROUEN (AFP) - Les avocats des parties civiles ont demandé vendredi soir le renvoi du procès d'Alfred Petit, 38 ans, accusé du meurtre des époux Roussel en mai 2001 près de Rouen à la suite d'un témoignage de dernière minute qui a remis en cause, à leurs yeux, la thèse de l'accusation.
Les parties civiles estiment qu'il existe beaucoup trop de "trous" dans cette affaire qui nécessitent "un supplément d'information". Le président de la Cour d'assises de la Seine-maritime Jean Reynaud a indiqué que cette demande serait débattue samedi matin à la reprise de l'audience.
Les parties civiles ont fait cette demande à l'issue de la déposition d'un chef d'entreprise qui affirme avoir vu deux hommes aux abords de la grange des Roussel le jour du double meurtre alors que l'accusation assure qu'Alfred Petit a agi seul. Ce chef d'entreprise a affirmé reconnaître dans la démarche d'un des deux hommes, celle très caractéristique du père de l'accusé, prénommé Alfred également.
Cette demande est survenue à la suite d'une journée très tendue marquée par de multiples incidents entre les parties et par l'attente de l'audition d'Alfred Petit père. Sa déposition qui a duré près de deux heures vendredi soir a été très décevante et n'a pas apporté d'éléments nouveaux.
Interrogé sur les faits, cet ancien policier et boucher-charcutier aujourd'hui à la retraite, s'est montré colérique et incohérent, comme lundi lors de son premier témoignage relatif à la personnalité de son fils.
Après Alfred Petit père, la cour a entendu, également sur les faits, le témoignage de la mère et de la soeur de l'accusé, toutes deux prénommées Victoria, qui n'ont pas apporté non plus d'éléments nouveaux.
Auparavant, les jurés avaient entendu les experts psychiatres qui ont décrit l'accusé comme "intelligent", souffrant de "troubles de la personnalité" mais sans "maladies psychiques". L'un d'eux a souligné qu'il avait tendance à "banaliser" les faits anciens pour lesquels il purgeait une peine de réclusion criminelle avant d'être accusé d'avoir tué les Roussel alors qu'il n'était pas rentré d'une permission de sortie.
De son côté, l'accusé qui nie les faits est resté fidèle à la ligne de conduite qu'il s'est fixée au début du procès et ne s'est pas exprimé de la journée.

 

Il reconnaît la démarche du père Petit

Paris Normandie - 13/12/2003

 


Audience retentissante aux assises à Rouen. Le témoin surprise a vu deux hommes près

Alfred Petit, le père tyrannique et imprévisible de l'homme accusé du double meurtre des époux Roussel, est attendu à la barre. Face à ce personnage explosif, ancien policier et charcutier, les forces de l'ordre se tiennent sur le qui-vive dans la salle bondée de la cour d'assises à Rouen, après l'interrogatoire très chahuté de lundi dernier.
Au premier rang du public, le PDG Dominique Lemauviel attend de lui être confronté. Il est venu témoigner devant la cour, après l'avoir fait dans nos colonnes, de ce qu'il a vu entre 6 h 06 et 6 h 10 du matin, le 18 mai 2001, à Saint-Jacques-sur-Darnétal. Ce matin-là, il est passé en voiture devant la grange en feu de Jean-Jacques Roussel, où son cadavre calciné sera découvert, avant que les morceaux du corps de sa femme Danielle ne soient repêchés en Seine.

Insultes
« Au début de cette semaine, en voyant les images à la télévision, j'ai été troublé par une démarche », raconte le témoin surprise, qui n'a pas été entendu par les policiers malgré ses demandes. Il fait référence aux deux hommes qu'il a vu sortir sur le chemin au moment de l'incendie, alors qu'il était quasiment arrêté en voiture.
« La démarche des deux était débonnaire, c'était des gens costauds, l'un était plus âgé que moi, celui qui marchait à gauche. J'ai été frappé par un déhanchement, il y avait peut-être une ornière, ça fait deux ans, j'essaie d'être pointilleux. J'ai été hanté depuis lundi, mardi, par cette image », raconte Dominique Lemauviel, qui se dit troublé par la ressemblance avec la façon de marcher d'Alfred Petit père.
A la fin de son interrogatoire, l'ancien policier spécialiste de la découpe de viande, lance une nouvelle diatribe aux accents paranoïaques et une bordée d'insultes en direction de Dominique Lemauviel. « Le directeur de société, dont la femme est venue me menacer, ça c'est une vengeance. C'est ça, les deux ombres dans le bois. C'est pourquoi j'ai vu ce petit paragraphe (dans Paris-Normandie, NDLR). Ah, l'enfoiré, ce type ! »
Le président Jean Reynaud fait mine de laisser repartir le quinquagénaire, bien encadré par les policiers, en observant son allure. « Je constate qu'il marche sans boiter », souligne le magistrat.

Demande de renvoi
Dominique Lemauviel est rappelé à la barre. « Le reconnaissez-vous formellement ? » demande alors le président au témoin, alors que le retraité est assis sur une chaise et entouré de policiers. « C'est exactement la démarche de la personne qui marchait à gauche, en face de moi, avec un système pileux », poursuit le PDG sans se démonter ;
Alfred Petit père explose, une clameur monte dans la salle, et le père de l'accusé hurle. « Je vais pas me lever, enfoiré, j'avais pas la barbe. J'y toucherai pas, ça vaut pas le coup, ah l'enfoiré, l'ordure, je te toucherai jamais », crie-t-il, avant de sortir de la salle toujours sous escorte.
« J'ai été très impressionné quand je l'ai vu tout à l'heure », répète encore, questionné par les avocats, Dominique Lemauviel. « Mon propos n'est pas d'accuser, mon propos est de dire ce que j'ai vu », poursuit-il avec courage.
Après une suspension d'audience, les avocats de la partie civile évoquent une demande de renvoi du procès pour un supplément d'information, afin d'explorer ce nouveau témoignage. Cette question sera discutée ce matin au démarrage de l'audience.

Véronique Baud

Rouen: le procès d'Alfred Petit pourrait être renvoyé

Yahoo - 13/12/2003


ROUEN (AP) - A la lumière d'un témoignage mettant en cause le père de l'accusé, la cour d'assises de Seine-Maritime devrait se prononcer ce samedi après-midi sur une demande de renvoi pour complément d'information du procès d'Alfred Petit, jugé pour les meurtres de Jean-Jacques et Danielle Roussel, en mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnétal (Seine-Maritime).
Les avocats des parties civiles ont déposé une demande de renvoi à la suite de l'audition d'un témoin de dernière minute, un chef d'entreprise de la région rouennaise qui aurait reconnu Alfred Petit père sur les lieux de l'incendie d'une grange dans laquelle avait été retrouvé le corps calciné de M. Roussel.
L'avocat général a demandé samedi le témoignage d'une autre personne, encore jamais entendue par la cour. Il s'agit d'un collaborateur du chef d'entreprise qui se trouvait avec lui dans une voiture lorsqu'ils auraient assisté de loin à l'incendie de cette grange. L'audience a été ajournée jusqu'à 13h30 le temps de le contacter.
Auparavant, la cour avait de nouveau entendu le témoin-surprise, qui affirme avoir "reconnu un homme s'éloignant des lieux du sinistre" dont le "déhanchement rappelle celui du père de l'accusé". Il dit avoir contacté à l'époque des faits les services de police sans qu'aucune suite ne soit donnée. Dominique Lemoviel a confirmé ses déclarations samedi devant la cour, ce qui pourrait inciter le président Jean Reynaud à ajourner et renvoyer le procès pour complément d'information.

AP

 

Assises de Seine-Maritime: demande réitérée de renvoi du procès d'Alfred Petit

Yahoo - 13/12/2003

ROUEN (AFP) - Les avocats de la partie civile ont réitéré samedi leur demande de renvoi du procès, devant les assises de Seine-Maritime, d'Alfred Petit, accusé du meurtre des époux Roussel en mai 2001, à la suite de la déposition d'un témoin mettant en cause le père de l'accusé.
En fin de matinée une suspension d'audience est intervenue au cours de laquelle ces avocats devaient rédiger leurs conclusions pour demander le renvoi. L'audience avait été auparavant consacrée à la rédaction laborieuse du procès verbal du témoignage surprise de Dominique Lemauviel. Ce chef d'entreprise affirme avoir vu un homme qu'il pense être Alfred Petit père, le 18 mai 2001, près de la grange en feu où a été retrouvé le cadavre de Jean-Jacques Roussel. L'audience devait reprendre cet après-midi.
Cette demande de renvoi est survenue à la suite d'une journée de vendredi marquée par de multiples incidents entre les parties, dans l'attente de l'audition d'Alfred Petit père. Sa déposition a duré près de deux heures vendredi soir. Interrogé sur les faits, cet ancien policier et boucher-charcutier aujourd'hui à la retraite, s'est montré colérique et incohérent, comme lundi lors de son premier témoignage relatif à la personnalité de son fils.
Après Alfred Petit père, la cour a entendu, également sur les faits, le témoignage de la mère et de la soeur de l'accusé, toutes deux prénommées Victoria, qui n'ont pas apporté non plus d'éléments nouveaux.
Auparavant, les jurés avaient entendu les experts psychiatres qui ont décrit l'accusé comme "intelligent", souffrant de "troubles de la personnalité" mais sans "maladies psychiques". L'un d'eux a souligné qu'il avait tendance à "banaliser" les faits anciens pour lesquels il purgeait une peine de réclusion criminelle avant d'être accusé d'avoir tué les Roussel alors qu'il n'était pas rentré d'une permission de sortie.
De son côté, l'accusé qui nie les faits est resté fidèle à la ligne de conduite qu'il s'est fixée au début du procès et ne s'est pas exprimé.

 

Renvoi à Rouen du procès d'Alfred Petit

Yahoo - 13/12/2003

ROUEN, Seine-Maritime (Reuters) - La cour d'assises de Seine-Maritime a décidé samedi de renvoyer le procès d'Alfred Petit, accusé d'un double meurtre en mai 2001 à Saint-Jacques-sur-Darnétal.
Au terme d'un délibéré de plus de 2h30, Jean Raynaud, le président de la cour d'assises de Seine-Maritime a décidé le renvoi du procès et a ordonné un supplément d'information.
Confiée au juge Christian Balayn, cette instruction devra effectuer un transport à la grange où le corps de Jean-Jacques Roussel avait été retrouvé calciné le 18 mai 2001, procéder à des saisies de couteaux ayant appartenu à Alfred Petit père, 64 ans, et effectuer des analyses d'ADN sur ces objets.
Ce rebondissement du procès où Alfred Petit, 38 ans, comparaît depuis lundi, est survenu à la suite de l'audition de deux témoins dont l'un, Dominique Lemoviel, a affirmé avoir vu devant la grange le jour de l'incendie deux hommes dont le "déhanchement" et la "pilosité" lui rappelaient quelque chose, sous-entendu la silhouette d'Alfred Petit père.
Ce témoin surprise s'était manifesté deux fois par téléphone aux services de police chargés de l'enquête, qui n'avaient pas donné suite. Il s'est alors confié au journal local Paris-Normandie et le président Raynaud l'a fait entendre vendredi et samedi, usant de son pouvoir discrétionnaire.
Tour à tour, les quatre avocats des parties civiles ont ensuite demandé un report du procès aux fins de vérification.
Me Hugues Vigier, un des représentants de la famille Roussel, a expliqué : "Nous nous intéressons à la participation d'au moins une autre personne aux actes de recel de cadavre, et même à des actes homicides."
Le lien était fait entre la première profession d'Alfred Petit père, boucher-charcutier, et le démembrement - effectué par un professionnel, selon un expert - du corps de Danielle, épouse de Jean-Jacques Roussel.
Tout en estimant la demande "tardive", Yves Mahiu l'avocat de l'accusé, ne s'y est pas opposé. L'avocat général Patrice Lemonnier a considéré pour sa part que le témoignage de Lemoniel n'apportait pas "la moindre preuve et que s'il faisait état d'indices "troublants", ils n'étaient pas "graves et concordants" comme l'exigent les textes.

 


La justice sur les traces du père Petit

Paris Normandie - 16/12/2003


Un supplément d'information vient d'être ordonné pour connaître le rôle exact du père de l'accusé dans le meurtre des époux Roussel. La machine judiciaire se remet en marche.
Après six jours de débats, la cour d'assises de la Seine-Maritime a décidé, samedi, du renvoi du procès d'Alfred Petit (lire notre édition d'hier). Les trois juges professionnels, siégeant à l'audience, estiment que les révélations faites dans Paris-Normandie puis à la barre par Dominique Lemauviel offrent un nouvel éclairage sur le double meurtre des époux Roussel.De passage à Saint-Jacques-sur-Darnétal, le 18 mai 2001 au matin, ce témoin clef, chef d'entreprise, a vu sortir deux hommes de la grange en feu, où a été retrouvé le cadavre calciné de Jean-Jacques Roussel. Deux hommes dont l'un à la démarche particulière, peut-être semblable à celle du père de l'accusé, Alfred Petit, ancien charcutier devenu policier.

Un champ d'investigations limité

Alors aujourd'hui, la justice s'interroge sur le double meurtre de Jean-Jacques Roussel et de son épouse, Danielle, dont des parties du corps ont été repêchées en Seine.Un supplément d'information a été ouvert au cabinet de Christian Balayn, vice-président du tribunal de grande instance, pour faire toute la lumière sur cet élément nouveau.Contacté hier matin par téléphone, le magistrat-instructeur s'est contenté d'une brève explication technique : « Une nouvelle procédure est enclenchée. On me demande de travailler sur ce nouvel élément. Un point, c'est tout ! Mon champ d'investigations se limite uniquement au supplément d'informations. Je n'ai, juridiquement, aucune latitude pour enquêter sur d'autres aspects de ce double meurtre. »Selon toute vraisemblance, Alfred Petit père, gravement incriminé par le témoignage de Dominique Lemauviel, devrait à nouveau être auditionné par les enquêteurs dans les jours à venir.Placé en garde à vue à l'époque des faits, ce personnage explosif a toujours nié toute implication dans la mort du couple Roussel.« Lorsque nous l'avions interrogé, rien n'était ressorti de la conversation. J'ai peur que l'on se retrouve dans le même cas de figure. », déclare un ancien policier de la brigade criminelle. Et l'un de ses collègues de poursuivre : « C'est quelqu'un d'incontrôlable. »

Saisie des couteaux ?

A la demande des avocats de la famille Roussel, une reconstitution sur les lieux du drame, à Saint-Jacques-sur-Darnétal, pourrait aussi se tenir en présence d'Alfred Petit, père et fils, dans les mois prochains. La mise en scène et l'observation du comportement des deux hommes pourraient aller dans le sens de la recherche de vérité.« Je pense aussi que des perquisitions vont être entreprises, notamment au domicile du père Petit », ajoute un officier de police. « Mais, deux ans et demi après les faits, je ne suis pas sûr que l'on trouve grand chose. Il y aura sans doute des couteaux mais qui ont du être lavés quinze ou vingt fois avec des cristaux de soude, comme il l'a expliqué lui-même à la barre ».Dans les heures prochaines, Christian Balayn devrait saisir le service d'enquête compétent : la « criminelle » de la brigade de la sûreté départementale, ou la Police Judiciaire. Ou même les gendarmes, au prix d'un désaveu. Hier soir, le magistrat-instructeur n'avait pas encore, semble-t-il, arrêté son choix.Ces nouvelles investigations, qui s'étaleront sur plusieurs mois, devraient aboutir à un nouveau renvoi devant la cour d'assises de la Seine-Maritime. Avec un ou deux accusés.


BAPTISTE LAUREAU


Seine-Maritime: suicide du père d'Alfred Petit

Yahoo - 15/01/2004

ROUEN (AP) - Alfred Petit Sr, le père d'Alfred Petit Jr, ce détenu accusé du meurtre des époux Roussel en mai 2001, a été retrouvé pendu en forêt, non loin de son domicile de Boos (Seine-Maritime), près de Rouen, a-t-on appris de source judiciaire.

En décembre, il avait été mis en cause lors du procès aux assises de son fils à Rouen. Un témoin de dernière minute avait affirmé l'avoir reconnu sur les lieux de l'incendie de la grange appartenant aux Roussel à Saint-Jacques-sur-Darnétal, dans la banlieue de Rouen. Après ce témoignage, la cour d'assises avait décidé de renvoyer le procès à une date ultérieure pour vérifier ces affirmations.

Le corps calciné de Jean-Jacques Roussel avait été retrouvé le 18 mai 2001 dans sa grange, tandis que celui de son épouse Danielle avait été découvert horriblement mutilé le 22 mai. Alfred Petit fils avait été mis en examen pour ce double meurtre. Au sixième jour de son procès, le 13 décembre, un témoin surprise avait affirmé avoir vu deux hommes s'éloigner de la grange en feu des époux Roussel.

Dominique Lemauviel, chef d'entreprise de la région rouennaise, avait alors raconté que l'un de ces hommes, plus âgé que l'autre, avait une démarche particulière, se déhanchait". "C'est quand j'ai vu M. Alfred Petit Senior (...) se déplacer avec un déhanchement identique à celui qui m'avait frappé lors de l'incendie de la grange que j'ai fait le rapprochement", avait-il ajouté devant le tribunal.

Le procès avait alors été renvoyé à une session ultérieure pour complément d'enquête. Une perquisition avait eu lieu au domicile du père le 18 décembre dernier, mais il avait été laissé en liberté à l'issue de ces recherches.

L'avocat d'Alfred Petit fils, Me Yves Mahiu, a indiqué à l'Associated Press ne pas connaître la réaction de son client, auquel il doit rendre visite lundi prochain. "Au-delà de cette mort, l'heure n'est pas à la polémique, mais lorsqu'on lance des accusations aussi graves que celles qui ont été portées, il faut parfois s'attendre à des réactions et peser ensuite sa propre responsabilité".

Selon lui, sont notamment en cause dans cette affaire "toutes les personnes chargées de l'enquête qui n'ont pas fait à un moment donné leur travail et qui ont permis que soient lancées des accusations à tout-va". Il a rappelé qu'il ne s'était "jamais opposé au supplément d'information, tant l'enquête avait été bâclée", mais qu'il avait "toujours dit que ça (lui) paraissait totalement inutile".

"Mon sentiment personnel est qu'Alfred Petit, le père comme le fils, ne sont en rien impliqués dans le crime de Saint-Jacques-sur-Darnétal", a ajouté Me Mahiu. "Le procès va nécessairement repartir, il faut bien décider du sort de mon client. Je crois qu'on va rester avec trois points de suspension. Alors, est-ce qu'on va condamner sur ces points de suspension?" AP

Meurtre des époux Roussel: une lettre de Petit clamant son innocence

Yahoo - 15/01/2004

ROUEN (AFP) - Le père d'Alfred Petit, dont le fils est accusé du double meurtre des époux Roussel en mai 2001 en Seine Maritime, a laissé jeudi avant de se suicider deux lettres dans lesquelles il clame son innocence et celle de son fils.

Selon Me Hugues Vigier, avocat des enfants Roussel, joint par l'AFP, Alfred Petit père, qui s'est pendu non loin de son domicile à Franqueville Saint-Pierre, près de Rouen, "proteste dans ces lettres de son innocence et de celle de son fils" Alfred, qui porte le même prénom que lui.

Soulignant que "tout suicide est terrible et ne peut laisser indifférent", Me Vigier a estimé que "sur le fond cela ne change rien à l'existence d'indices très sérieux de la participation d'Alfred Petit père aux actes post-mortem" du double meurtre des époux Roussel, le 28 mai 2001.

Lors du procès du fils Petit, renvoyé pour supplément d'information le 13 décembre, un témoin de dernière minute avait en effet affirmé avoir reconnu le père de l'accusé sur les lieux du crime.

Par ailleurs, selon les experts, le corps de Danielle Roussel avait été démembré et dépecé avec une technique qui ne pouvait être le fait que d'un "professionnel", détail jugé accablant pour le Alfred Petit père, ancien policier mais aussi ancien boucher-charcutier.

Selon Me Vigier, tous ces éléments "justifiaient amplement la demande d'un supplément d'enquête (par la famille) et la décision de la cour d'assises" d'un renvoi du procès

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